Réflexions en vrac à quelques jours de Ramadan, إِنْ شَاءَ ٱللَّٰهُ

C’est dans le recueillement en soi-même que l’on se trouve au plus proche de Toi. Parfois il ne s’agit que du bon sens le plus élémentaire ; mais notre ego prend tellement de place et fait un tel raffut qu’on ne s’entend plus, on ne T’entend plus.

Une vérité n’a pas à être absolue ou relative, elle peut être les deux à la fois. Que Tu es, et que j’ai Ta confiance et Ton amour incompressibles, est une vérité absolue pour moi. Mais elle est aussi relative en cela que pour mon prochain, elle ne fait pas sens. Et sa vérité est tout aussi absolue pour lui / pour elle.

Tu réponds si vite à l’appel. N’est-ce pas une preuve de Ton amour et Ta confiance indéfectibles ? « Celui qui s’approche de Moi d’un empan, Je M’approcherai de lui d’une coudée. S’il s’approche de Moi en marchant, Je M’approcherai de lui en courant. » (hâdith)

Le Paradis, c’est l’harmonie avec Toi. Ici et maintenant. C’est l’alignement, l’osmose de Toi et soi. Parfois dans la prière, parfois dans les actes ; il se gagne en cela qu’il exige un certain travail, une discipline. Mais elle peut être bien douce. Tout ce qui vient de Toi est doux ; seulement, la vie est parfois rude. L’ensemble du vivant est soumis à la souffrance. C’est la férocité de la vie. Mais quel ennui que la facile indolence des anges !

L’enfer, c’est errer loin de Ta face. C’est le désert brûlant où l’on se perd, assoiffé, sans guide, sans signe. C’est la mort sans secours ; puisque Tu es l’eau qui fait la vie.

Le pardon (je n’aime pas ce mot ! Hérité tout droit de la vieille culpabilisation judéo-chrétienne) n’attend pas un quelconque Jugement de la fin des temps ; face à Toi, le cœur ouvert, il descend comme un rayon de soleil sur le jardin.

Œuvrer pour la vie future, sous-entendue post mortem, quel sens cela a-t-il ? La vie ne suffit-elle donc pas à nous mettre à genoux de gratitude, sans se mettre en oeuvre de calculer pour l’après ? Qui sommes nous donc, des écoliers sages espérant obtenir des bons points pour avoir les faveurs du maître ? Mais pour qui Te prend-on ? Et où avons-nous oublié notre dignité ? Rabi’a disait : « Ô mon Dieu, si je T’adore par crainte de Ton enfer, brûle-moi dans ses flammes, et si je T’adore par désir du paradis, interdis-moi d’y entrer. Mais si je T’adore pour l’amour de Toi seul, alors ne me prive pas de contempler Ton éternelle beauté ! » Là. Un peu de consistance dans la foi, que diable ! Aimerait-on par calcul, par intérêt ? J’ai une telle confiance en Toi que je m’abandonne entièrement, et, tant pis si des dents grincent, ce qui adviendra de moi après ma mort m’importe peu. Tu sais mieux. Cela me suffit.

Il n’y a pas de place dans l’amour pour la peur. L’un s’arrête là où l’autre commence. Le respect n’exige en rien la peur. La confiance n’est pas hubris, ni défaut d’humilité…elle n’est que le signe d’un amour heureux.

Peut-être certains sages ont atteint un tel degré d’intimité avec Toi que leur vie entière est illuminée, transfigurée par Ta présence ; c’est Al-Hallaj qui arpente les rues de Bagdad en proclamant : « je suis Dieu ! » Tant abîmé dans Ta contemplation qu’il s’est mû tout entier en temple. Pour le commun des mortels comme moi toutefois, une pratique, des rappels, des rituels sont nécessaires pour nous remettre en phase. D’où la religion. (J’ai arrêté d’espérer y trouver des réponses d’ordre métaphysique ; les réponses des hommes ne parleront jamais que des hommes !)

Tu as beaucoup d’humour…

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